14/01/2023

Voeux 2023 : L'espérance communale
L' Edito de votre Maire
A chaque début janvier, une fois les fêtes de fin d'année passées et l'effervescence retombée, il est de tradition de souhaiter ses meilleurs vœux comme si le franchissement de ce seuil symbolique de la nouvelle année effaçait les difficultés du passé pour n’entrouvrir que les allégresses de l’avenir.
Pourtant aux 12 coups de minuit, la maladie reste, les problèmes d’une société française en grande crise n’ont pas disparu mais chacun veut croire, l’espace d’un instant, que le ciel sera plus bleu. On s’embrasse, on se textote, et pour certains on fuit la solitude si terrible dans ces moments symboliques. On se souhaite des choses douces et heureuses. On rêve que quelque chose ou quelqu’un, selon nos croyances, viendra bousculer l’ordre des choses pour que la vie devienne plus belle. On veut, à nouveau, avoir foi en l’avenir et croire à l’espérance grâce aux phénomènes des souhaits. Et ceci d’autant plus aujourd’hui, qu’après ces trois dernières années compliquées, ce geste attentionné auprès de nos connaissances, ce geste affectif auprès de nos proches sont devenus si indispensables.
Si indispensables parce qu’ après avoir été frappés par de multiples chocs successifs en moins de trois ans, tout d’abord la pandémie de la Covid, puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ensuite les catastrophes climatiques survenues sur tous les continents dont les effets conjugués ont entraîné une flambée mondiale des prix, en particulier des denrées alimentaires et de l’énergie, mais aussi une crise du coût de la vie, il est de plus en plus difficile de surmonter la fragmentation de la société, le repli sur soi et la baisse du moral des Français qui se font de plus en plus ressentir ces derniers mois.
C’est pourquoi tout geste positif est à encourager. Et on peut dire que les vœux de bonne année arrivent à point nommé car ils permettent à la fois de reprendre contact, mais également de montrer sa capacité de résilience et sa volonté de rester présent. Et en ce début d’année, le fait de prendre de bonnes résolutions correspond également à une volonté de changer certains aspects de notre vie. Quoi de plus symbolique que l'arrivée d'une nouvelle année pour remettre les compteurs à zéro ! Ce désir de prendre un nouveau départ est une bonne chose car vouloir changer est déjà porteur d’espoir !
Alors pour toutes ces raisons, je voudrais vous présenter tous mes meilleurs vœux pour 2023 et souhaiter très sincèrement que cette nouvelle année soit porteuse d’espérance, de paix et de joie !Et c’est avec plaisir que le conseil municipal et moi-même vous accueilleront, le vendredi 20 janvier à 18 h 30, à la salle Cathelin, pour la traditionnelle et néanmoins toujours nouvelle cérémonie des vœux qui nous permettra de passer en ce début d’année un moment chaleureux en votre compagnie. Votre présence sera d’autant plus importante que ce sera la première cérémonie des vœux organisée depuis le début de ce mandat après ces trois dernières années si difficiles où vous avez continué, coûte que coûte, à des titres divers, à manifester votre attachement à Montéléger, à contribuer au maintien de cette solidarité si nécessaire et à participer au développement de notre commune. Un vrai moment de rencontre, de convivialité et de chaleur humaine, des valeurs que nous avons toujours voulu préserver et développer à Montéléger et qui font le charme de ces petits villages qui n'ont d'autres ambitions que d'offrir des espaces de vie simples, tellement véritables et si indispensables de nos jours.
Aujourd'hui j'aimerais vous dire que cette petite vie de village de dimension humaine sans équivalent où nous pouvons profiter d’un cadre de vie de qualité dans un environnement préservé, où nous pouvons rester à votre écoute, où nous pouvons nous rencontrer facilement, exposer et surtout régler vos problèmes en direct, mettre en place rapidement des mesures de solidarité indispensables en période de crise pour en atténuer en partie ses effets, va se poursuivre. Mais la situation des communes est loin de s’améliorer : les intervenants du 104ème Congrès des Maires, qui s’est tenu fin novembre 2022, ont largement évoqué les fortes tensions auxquelles aujourd’hui sont soumis les élus locaux. Son Président David Lisnard a rappelé que
« les maires sont des praticiens du quotidien, ils doivent relever de multiples défis climatiques, économiques, sociaux, numérique, sécuritaire, énergétique, et résoudre une crise civique. Ils veulent être utiles et apporter des solutions à leurs concitoyens. Or, ils sont sous la tutellisation financière de l’État et subissent une bureaucratie et un carcan règlementaire qui entravent leur action. Il faut leur redonner le pouvoir d’agir de manière urgente ! »
Quarante ans après l’adoption des premières lois de décentralisation, très vite gommées par un mouvement de recentralisation qui n’a cessé de s’amplifier d’année en année, les élus réclament toujours « des moyens et la liberté d’agir », notamment le respect des deux principes fondamentaux, le principe de la libre administration des communes par elles-mêmes et le principe de subsidiarité mais également des ressources pérennes garantissant leur autonomie financière et fiscale, mais aussi la différenciation territoriale car l’uniformité n’est pas la bonne réponse aux crises actuelles et enfin une simplification administrative avec une organisation territoriale revue de l’État ».
Les gouvernements se succèdent mais les volontés et les actes ne changent pas. Les portes du Congrès se sont fermées, la Première Ministre n’a pas évoqué l’élaboration d’une loi sur une véritable décentralisation mais a estimé nécessaire de «faire un bilan complet » de ce mouvement dans un premier temps. Elle a assuré les élus que l’État bâtira «cette nouvelle décentralisation avec eux». Ce chantier figurera dans l’agenda territorial que le gouvernement élaborera en concertation avec les associations d’élus en ce début d’année : Une nouvelle et énième tentative pour déminer le mécontentement des élus mais sans rien céder sur le fonds, comme à chaque fois !
Pourtant il y a urgence : l’enquête réalisée dernièrement par l’Observatoire de la Démocratie de proximité dresse un tableau sombre de l’état d’esprit des élus : la gestion de la crise sanitaire, a été au cœur des préoccupations des maires dans un contexte d’élections municipales ; deux ans plus tard, la crise énergétique accélérée par la guerre en Ukraine, la crise économique ouvre une période de fortes incertitudes pour l’avenir des communes.
Il est temps de redonner les moyens d’agir à la commune, il est temps de restaurer les principes constitutionnels d’autonomie financière et fiscale des collectivités, il est temps de simplifier l’enchevêtrement des normes, d’alléger les procédures chronophages préalables à toute décision, enfin il est temps de redonner pleinement sa place à la commune. Car la commune, c’est la cellule de base de notre démocratie et de l’organisation du territoire depuis plus de deux siècles. C’est l’institution issue du suffrage universel la plus proche des citoyens et qui répond aux besoins de proximité et de réactivité sollicités par la population. C’est souvent le dernier service public en milieu rural.
Alors continuons ensemble à défendre la commune ! Oui il faut se battre pour la commune avec détermination car elle représente quelque chose d’inégalable : de même que la famille est la cellule de base de la nation, la commune est la structure irremplaçable de la gestion publique, elle est la plus humaine car elle a ce privilège exceptionnel de proximité qui la caractérise :
- Proximité de gestion contrairement à la plupart des administrations qui sont extérieures aux individus et qui sont trop souvent impersonnelles sans cœur et sans âme, l’équipe municipale est l’émanation très directe de la population et apporte à chacun un intérêt permanent ;
- Proximité scolaire car la commune est le centre d’existence immédiat de l’école primaire qui fournit la base de la culture populaire ;
- Proximité sportive, associative, proximité médicale et même notariale dans certains cas ;
- Proximité spirituelle pour les croyants qui disposent d’une église toute proche.
Plus que n’importe quelle autre zone administrative, la commune dispose de sa propre identité géographique et plus encore historique : elle a son environnement, ses traditions propres, elle a même son originalité fonctionnelle qui la distingue de toute les autres. Ainsi à Montéléger, nous avons cette superbe résidence du château avec sa capacité croissante, le centre hospitalier Drôme Vivarais nouvellement rénové, l’institut médico éducatif de Lorient offrant un accompagnement complet et adapté à l’handicap des jeunes accueillis, le dynamique lycée agricole du Val de Drôme/Fondation d’Auteuil sans compter le magnifique parc départemental de Lorient. Oui la commune est, et se doit d’être de plus en plus, une authentique communauté solidaire vivante, active, innovante et créatrice du fait même de la bonne entente entre l’équipe municipale et toute sa population qu’elle soit ancienne ou nouvelle.
Contrairement aux trop grandes cités urbaines où les personnes se connaissent d’autant moins qu’elles se côtoient plus, la commune réchauffe les relations humaines. Même les divergences politiques ou idéologiques s’estompent et s’émoussent dans le contact apaisant des relations humaines. Alors il importe de ne pas se laisser séduire ou abuser par l’illusionnisme trompeur selon lesquelles les communes ne seraient que des lieux-dits ou des quartiers d’une immense zone urbaine où tout le monde serait interchangeable dans le cadre d’une uniformité morne et insipide, selon les vœux de certains. Ce n’est certes pas le moment de se comporter de telle manière alors qu’au niveau national tout donne l’impression d’un grand délitement...
Pour toutes ces raisons, il nous parait plus que jamais nécessaire de se retrancher avec force dans l’irremplaçable solidarité communale pour que nous ayons l’espoir d’une renaissance vigoureuse et vivifiante !
Avec tous mes Meilleurs Vœux,
Que 2023 soit une Belle Année pleine d’espoir et de Bonheur !
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